Tu ne crois pas qu'il manque quelques petits dérapages entre les dérapages de nos amis Etazuniens?
1846- Mexique. A l'issue d'une guerre qu'ils avaient programmée et provoquée, les USA s'emparent de la moitié du territoire mexicain. Ce territoire conquis s'appelle aujourd'hui : la Californie, le Nevada, l'Utah, l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado (en partie).
1852-1853- Argentine. Les « marines » débarquent et s'installent à Buenos-Aires pour protéger les « intérêts » américains face à une révolution.
1853- Nicaragua. « protection » des citoyens et intérêts américains pendant des troubles politiques.
1853-1854- Japon. Plan « d'ouverture du Japon » et expédition Perry qui conduit, avec les navires de guerre américains, à forcer le Japon à ouvrir ses ports aux Etats-Unis.
1853-1854- Ryukyu et Iles Bonin. Attendant une réponse du Japon l'autorisant à se rendre dans ce pays, le contre-amiral américain Perry, opère une démonstration navale de force et débarque par deux fois. Il obtient des autorités de Naha, sur l'île d'Okinawa, la gestion d'une concession minière. Il opère la même démonstration de force dans les îles de Bonin afin d'obtenir des facilités commerciales.
1854- Nicaragua. Pour « venger » une offense faite au ministre-résident américain en poste au Nicaragua : destruction de la vile de Greytown (San Juan del Norte)
1855- Uruguay. Les marines américaines et européennes débarquent pour « protéger » les intérêts américains au cours d'une tentative de révolution à Montevideo.
1859- Chine. Intervention américaine destinée à protéger les intérêts américains à Shanghai.
1860- Angola. Intervention en Afrique occidentale portugaise pour assurer la sécurité des citoyens et des biens américains pendant une révolte indigène à Kissembo.
1893- Hawaii. Sous couvert officiel de protéger les vies et les biens des américains, cette intervention visa à mettre en place un gouvernement provisoire sous l'autorité de Sanford D. Dole.
1894- Nicaragua. Intervention pour protéger les intérêts américains à Bluefields à la suite d'une révolution.
1898- Cuba. Sous prétexte de libérer l'île de la tutelle espagnole, les USA s'installent et imposent une base militaire, la possibilités d'investissements financiers américains et un droit d'intervention dans les affaires intérieures du pays.
1898- Porto-Rico, Hawaii, Wake, Guam. Sous prétexte de défaire la tutelle espagnole, les USA s'installent et imposent une base militaire, la possibilités d'investissements financiers américains et un droit d'intervention dans les affaires intérieures du pays.
1898- Philippines. L'archipel est vendu aux USA par l'Espagne (décembre 1898 ), les philippins se soulèvent contre les Etats-Unis (février 1899), les USA envoie 70 000 militaires qui mettront trois ans pour mater le soulèvement (des milliers de pertes).
1903- Colombie. Les Etats-Unis fomentent une « révolution » à l'issue de laquelle ils créent de toute pièce la république de Panama qui lui assure le contrôle du célèbre canal et des bénéfices énormes qu'il génère.
1915- Haïti. Nouvelle intervention et occupation des troupes américaines pour 19 ans.
1916- République Dominicaine. Quatrième intervention et maintien des troupes américaines pour 8 ans.
1926- Nicaragua. Nouvelle intervention et expédition de 5000 militaires pour contrer une révolution.
1945-46- Chine. Les USA bombardent la Chine.
1946 - Philippines. La question de l'ingérence américaine est complexe et difficilement datable. L'histoire de cet
archipel du Pacifique au xxe siècle est intrinsèquement liée à celle des États-Unis. Colonie américaine de 1898 à
l'occupation japonaise, l'indépendance lui est accordée en 1946, après que le Bell Trade Act eut donné aux États-Unis
le droit d'exploiter sans restriction les ressources naturelles du pays au titre des dommages de guerre. Les ÉtatsUnis
y ont conservé 23 bases militaires jusqu'en 1992, participant à la répression des opposants communistes ou
musulmans. La sujétion est si forte que les Philippins ont envoyé des combattants aussi bien en Corée qu'au
Vietnam.
1947 - Grèce. Les Britanniques, incapables de contrôler la situation en Grèce où une guérilla de gauche se développe
rapidement contre la dictature de droite qu'ils y ont instaurée, passent la main aux États-Unis. Dans les derniers mois
de 1947, ceux ci livrent 74 000 tonnes de matériel militaire au gouvernement grec et envoient quelque 250 conseillers
militaires sur le terrain, assurant ainsi la victoire des forces de droite en 1949.
1950 - Porto Rico. Cédé par l'Espagne aux États-Unis en 1898, Porto Rico s'est vu accorder en 1952 le délicieux
statut d'« État libre associé aux États-Unis ». Deux ans plus tôt, cependant, les troupes américaines y stationnant en
permanence avaient écrasé un mouvement d'indépendance. Très étroite association, donc. Régulièrement, un
référendum est organisé pour tenter de transformer 1'« État libre » en État tout court. La population en a chaque fois
rejeté l'idée.
1950 - Corée. Les armées de la Corée du Nord franchissent le 38ème parallèle et pénètrent sur le territoire de la
Corée du Sud. À la demande des Nations unies, qu'ils dominent très largement, les États-Unis « acceptent » d'aider
à « repousser l'agression armée ». Tant au Nord qu'au Sud, deux millions de Coréens trouveront la mort au cours de
cette guerre.
1953 - Iran. En 1951, après que le gouvernement iranien a décidé la nationalisation du pétrole et renouvelé sa
confiance au Premier ministre, Mossadegh, les Britanniques mettent en place un blocus et organisent le boycott des
compagnies pétrolières iraniennes. En conséquence, une partie de l'armée et les grands propriétaires fonciers
participent en 1953 à un coup d'État orchestré par la ClA. Soutenu pendant les vingt-cinq ans qui suivirent par les
Américains, le Chah d'Iran dut cependant s'enfuir en 1978 devant le raz-de-marée de la révolution islamique. Deux
ans plus tard, la guerre Iran-Irak (1980-1988 ) fut une aubaine pour les industries d'armement à travers le monde et
en particulier aux États-Unis.
1954 - Guatemala. Des mercenaires entraînés par la ClA au Honduras et au Nicaragua renversent, avec l'aide de
l'aviation américaine, le gouvernement le plus démocratique que le Guatemala ait jamais connu.
1958 - Liban. Des milliers de marines sont envoyés au Liban pour empêcher le renversement du gouvernement pro-
américain et protéger ses intérêts dans cette région riche en ressources pétrolières.
1961 - Cuba. Armés et entraînés par la ClA, plus de mille exilés cubains débarquent dans la Baie des Cochons avec
l'espoir de provoquer une rébellion contre le gouvernement castriste. Ce gouvernement est alors très populaire, le
soulèvement n'a pas lieu et les mercenaires sont rejetés à la mer. L'embargo américain qui frappe Cuba depuis le
début des années 1960 dure encore.
1961-1972 - Vietnam. Si les « activités » américaines dans cette région datent du début des années 1950, la nation
la plus puissante et la plus riche du monde usa entre ces deux dates de tout son arsenal militaire (excepté la bombe
atomique) pour venir à bout d'un mouvement révolutionnaire nationaliste qui s'est développé dans un petit pays à
population majoritairement rurale. La guerre la plus longue dans laquelle les États-Unis se sont embarqués fit des
millions de morts vietnamiens et américains. Le caractère cinglant de la défaite américaine est à l'origine d'une crise
morale sans précédent dans tout le pays.
Laos & Cambodge. Durant toute la guerre du Vietnam, ces deux pays contre lesquels les ÉtatsUnis ne furent pas
officiellement en guerre ont été les cibles d'incessantes attaques aériennes et d'innombrables massacres perpétrés
par les troupes américaines.
1965 - Indonésie. Prétextant une tentative de coup d'État des communistes (pourtant proches du pouvoir), une
opération militaire sanglante dont les dirigeants sont téléguidés par la ClA en profite pour écarter Sukarno du
pouvoir. Une véritable chasse à l'opposant fait dans les années qui suivent des centaines de milliers de victimes.
C'est le début de la longue et meurtrière carrière de Suharto, qui a culminé au Timor-Oriental.
République Dominicaine. Sous couvert de l'Organisation des États américains, les États-Unis interviennent
militairement pour contrer une prétendue menace communiste. La bataille de Saint-Domingue fait quelque dix mille
victimes.
1970 - Oman. Épaulées par les conseillers américains, les troupes iraniennes tentent d'envahir le sultanat.
Proche-Orient. Forte implication diplomatique et militaire des Américains auprès d'Israël lors les guerres qui ont lieu
dans cette région du globe.
1973 - Chili. Par l'intermédiaire de la GA et de la Firme ITT, les États-Unis sont à l'origine du coup d'État militaire au
cours duquel le président socialiste Salvador Allende, démocratiquement élu la même année, « trouve » la mort. Ses
crimes : nationalisations et réforme agraire.
1975-1999 - Timor-Oriental. L'Indonésie envahit et annexe le Timor-Oriental en 1975, décimant un tiers de sa
population. L'armée et les milices indonésiennes agissent avec un soutien sans faille des États-Unis, qui durera vingt-
cinq ans. Après la chute de Suharto en 1999, un référendum est organisé au Timor-Oriental, à l'issue duquel 80 % de
la population choisit l'indépendance. Téléguidées par l'armée, les milices indonésiennes font régner la terreur la plus
effroyable. Le gouvernement américain n'acceptera l'idée d'une force onusienne de maintien de la paix que sous la
pression de l'opinion publique internationale.
1980-1990 - Salvador. Dans les années 1970, une guérilla de gauche menée par le Front Farabundo Marti de
Libération Nationale intensifie ses opérations contre les forces gouvernementales. Les ÉtatsUnis, qui ont toujours
pesé sur la politique intérieure de ce pays, s'y sont alors engagés militairement. Parallèlement, l'oligarchie au pouvoir
s'appuie sur les trop fameux « escadrons de la mort » qui terrorisent la population. En 1980, l'aréchevêque Romero,
personnalité très populaire, est assassiné par des Salvadoriens proches de la ClA. En dix ans, la guerre civile fait 100
000 morts.
1981-1988 - Nicaragua. Arrivés au pouvoir en 1979, les sandinistes s'engagent dans une série de réformes que les
États-Unis ne peuvent accepter. Ils apportent alors leur soutien financier et militaire aux contras basés au Honduras.
En 1986, un scandale, l'Irangate, révèle que le produit d'une vente d'armes américaines à l'Iran a servi à financer les
groupes terroristes de la Contra. En 1990, les sandinistes sont écartés du pouvoir à la suite d'élections libres.
1982-1984 - Liban. Les soldats américains assistent en spectateurs (dans le meilleur des cas) aux expulsions et aux
massacres de Palestiniens par les troupes phalangistes du Liban soutenues par les États-Unis et Israël.
1983 - Grenade. Embourbés au Liban, les États-Unis font une démonstration de force en envahissant la minuscule île
de la Grenade. Le prétexte invoqué : la sécurité de quelques citoyens américains. Huit ans plus tard, le Wall Street
Journal qualifiait cette démonstration d'« invasion des banques » - l'île était « devenue un véritable paradis pour
l'évasion fiscale et la fraude financière ».
1986 -Libye. L'aviation américaine bombarde des villes libyennes, faisant des centaines de victimes parmi les civils et
les officiels.
1989 - Philippines. L'aviation américaine prête main-forte aux forces du gouvernement pour contrecarrer un des
nombreux coup d'État contre la présidente, Corazon Aquino. Cette dernière s'opposait vigoureusement aussi bien
aux communistes qu'aux indépendantistes musulmans.
Panama. Inventé de toutes pièces par les États-Unis pour leur assurer le contrôle du célèbre canal (et des bénéfices
énormes qu'il génère), le Panama n'a longtemps été que l'ombre d'un État. Pourtant, en 1964, les marines qui
protègent les intérêts des administrateurs américains du Canal ont dû écraser une révolte panaméenne visant à
nationaliser ce secteur stratégique. Après avoir utilisé et protégé durant des années la dictature de Noriega pour
préparer leurs attaques contre le Nicaragua sandiniste, les États-Unis décident de s'en débarrasser. Sous prétexte
de faire comparaître Noriega inculpé de trafic de drogue devant les tribunaux américains, 26 000 soldats américains
envahissent le pays. Dans l'opération, des centaines de civils périssent sous les bombardements. Il semble que le
dictateur sud-américain favori des États-Unis ait été sacrifié pour faire oublier leurs échecs face à Castro et aux
sandinistes du Nicaragua.
1991 - Irak. Après avoir été durant de longues années un allié précieux des États-Unis (en particulier pendant la
guerre Iran-Irak), Saddam Hussein commet l'erreur d'envahir et d'annexer le Koweït sans en référer à la
superpuissance mondiale. Ne pouvant accepter de perdre le contrôle sur une partie des ressources pétrolières du
Golfe, les États-Unis, avec l'autorisation de l'ONU et le soutien de forces internationales, volent au secours de la
souveraineté du Koweït et déclarent la guerre à l'Irak en janvier 1991. Le Koweït est libéré un mois plus tard. En
1998, pour d'obscures raisons, les Américains et les Anglais reprennent les bombardements sur l'Irak, toujours sous
le coup d'un embargo international.
1994 - Haïti. Après avoir occupé Haïti de 1915 à 1934 puis soutenu les deux dictatures effroyables de François et
Jean-Claude Duvalier (1957-1986), les États-Unis se sont montrés favorables au coup d'État militaire qui renversa, en
1991, le père Jean-Bertrand Aristide, premier président librement élu de toute l'histoire de Haïti. Puis, en 1994, avec
l'autorisation de l'oNu, les troupes américaines intervienenent militairement pour imposer son retour. Parmi les
militaires impliqués dans le coup d'État, on trouve un certain colonel François, formé dans la même académie militaire
américaine que plusieurs autres éminents dictateurs latino-américains (Noriega, D'Aubuisson, etc.).
1998 - Soudan. Des missiles américains détruisent des usines de production pharmaceutiques supposées servir de
lieux de production d'armement chimique à des fins terroristes.
1999 - Yougoslavie. Depuis 1990, les Albanais, majoritaires au Kosovo, avaient su développer une société parallèle
non violente. Mais, à partir de 1998, l'Armée de libération du Kosovo (UCK) mène des opérations de guérilla contre les
forces de police serbes qui, de leur côté, prennent en otage les populations civiles. Cette situation critique ne
trouvera pas de réponse dans les Accords de Rambouillet (véritable ultimatum américain adressé à Milosevic et rejeté
par lui). En mars 1999, sous l'impulsion des États-Unis, l'OTAN bombarde le Kosovo et la Serbie, provoquant
l'intensification des représailles serbes sur les populations civiles de la province. Le 3 juin, un accord est signé entre
l'OTAN et la Serbie.
Extrait de l'ouvrage « De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis », de Noam Chomsky, édité par Comeau
& Nadeau (Canada, ISBN 2-922494-39-9) et Agone (France, ISBN 2-910846-38-5).
Message modifié ( 29-01-2005 16:51 )